"MOTION DU DEPARTEMENT DE LETTRES
Réuni le 22 avril 2009 à 15 h en salle du conseil
Tout en continuant d’affirmer son profond désaccord avec la politique irresponsable actuellement menée par les Ministères de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, le département de Lettres de l’Université d’Orléans, soucieux de sa mission de formation, s’est réuni le 22 avril 2009 à 15h en salle du conseil et s’est prononcé à l’unanimité moins une voix :
- pour la mise en place d’aménagements pédagogiques permettant de transmettre aux étudiants l’essentiel des connaissances du second semestre et de les valider. En conséquence, il demande de pouvoir avoir accès aux locaux de l’UFR habituellement réservés aux enseignements (c’est-à-dire que soit votée en AG la levée du blocage) ; et de pouvoir apporter, avec l’aval des conseils concernés, les modifications qui seront jugées nécessaires aux modalités de contrôle des connaissances.
- de même qu’au premier semestre, pour la rétention de toutes les notes du second semestre, tant que des réponses satisfaisantes n’auront pas été apportées aux revendications légitimement exprimées par le monde universitaire depuis bientôt trois mois.
J’ajoute à cette motion quelques remarques, en tant que directeur de département (et non pas au nom de tous mes collègues).
La mise en place d’« aménagements pédagogiques » et la modification des modalités de contrôle (je précise à ce propos que la présidence pose actuellement comme préalable à ce point la reprise des cours, ce qui nous met dans une position difficile) paraissent souhaitables à tous les enseignants du département. Pour tous les étudiants qui sont contre la grève ou n’y participent pas, je n’ai pas besoin de justifier ce point de vue. Pour les autres, et notamment pour ceux qui ont le mérite de s’investir dans le mouvement, la pilule sera certainement plus dure à avaler… Néanmoins je pense que le blocage et la grève des cours ne sont plus tenables dans la situation actuelle ; s’ils continuent, les « aménagements pédagogiques » ne pourront pas matériellement être organisés, le semestre risque d’être annulé ; alors le mouvement de contestation sera brisé net et nous aurons perdu sur tous les tableaux. Si en revanche une forme d’évaluation est mise en place, la non remise des notes reste un moyen de pression qui peut être efficace (espérons-le !), et surtout qui permet un retour très rapide à la normale, si nos revendications sont satisfaites.
Tant que le blocage des bâtiments de l’UFR n’est pas levé, l’organisation des « aménagements pédagogiques » risque d’être difficile. Dans l’état actuel des choses, ce sera, comme jusqu’à maintenant, à chaque enseignant de vous informer des séances de cours qu’il prévoit (éventuellement dans d’autres locaux que ceux de l’UFR) et des travaux qu’il attend de vous, travaux que vous devez impérativement lui rendre aux dates fixées ; il est d’autant plus important de le faire que l’hypothèse d’un « semestre blanc » donné à tout le monde paraît extrêmement improbable, et n’est pas non plus souhaitable (il ne faut donc surtout pas compter dessus). Par ailleurs si vous ne pouvez pas assister à certaines séances de cours, vous devez en informer l’enseignant concerné (par exemple en vous déclarant gréviste, si c’est le cas). Enfin, si le blocage est levé (le seul moyen de l’obtenir, si vous le souhaitez, est de vous rendre massivement à la prochaine AG étudiante), il sera possible de prévoir un emploi du temps spécifique pour quelques semaines (jusqu’à fin mai, selon le dernier calendrier mis en place par la présidence).
Cela fait beaucoup de « si », et vous aurez compris qu’il est très difficile de savoir quoi faire dans la situation actuelle (ce qui explique que vous n’ayez pas reçu depuis longtemps de message de ma part, signe non pas d’indifférence, mais de grande perplexité) ; je ne sais pas finalement quelle est la meilleure solution aux problèmes actuels, ni surtout si elle existe, mais j’espère du moins que celle que le département a retenue vous paraîtra acceptable.
Silvère Menegaldo
MCF Langue et littérature médiévales
Directeur du département des lettres
Université Orléans"