"Chers collègues, chers étudiants,
Si je me permets de sortir de la réserve que j’ai observée jusque là à propos de la
situation dans notre UFR LLSH, c’est que je considère celle-ci désormais comme critique.
Le mouvement qui se poursuit aujourd’hui avait initialement trois ressorts principaux :
le décret sur le statut des enseignants-chercheurs, la formation des maîtres et la
répartition des moyens entre les universités. A ces trois points étaient attachées des
réformes gouvernementales qui ne pouvaient que mécontenter le monde de l’enseignement
supérieur. Pour cette raison les enseignants ont engagé le 2 février dernier une grève
des cours bientôt suivie d’une décision de blocage des étudiants.
La mobilisation et la détermination des grévistes, concrétisées par les décisions des AG
très fréquentées, ont permis la pérennité du mouvement et des concessions de nos
ministres sur les trois points initialement contestés. Aujourd’hui on peut considérer ces
avancées insuffisantes ou non et décider de poursuivre ou non un mouvement national, mais
je voudrais attirer votre attention sur la situation locale.
Nous entrons dans la 9ème semaine de suspension des cours en LLSH ; le calendrier modifié
par la Présidence de l’université ne permet plus désormais de rattraper l’ensemble des
cours perdus. C’est donc le deuxième semestre de nos étudiants qui se trouve en péril.
Suivant la durée résiduelle du mouvement, plusieurs cas de figures peuvent se présenter :
1) les cours reprennent rapidement : la Présidence établira un nouveau calendrier et
notre conseil d’UFR proposera au CEVU de nouvelles modalités de contrôle des
connaissances permettant de valider valablement le semestre. Les cours pourraient se
prolonger plus que prévu.
2) Les cours reprennent tardivement : sauver le semestre deviendra une gageure et nous
aurons le choix entre le brader et modifier profondément le calendrier.
3) Les cours ne reprennent pas : le semestre n’est pas validé et la prochaine année
universitaire sera bouleversée.
Evidemment cette problématique se posera dans d’autres UFR Lettres, mais combien ? Certes
notre homologue tourangelle est dans la même situation. Mais mesure-t-on que la durée de
la grève à Orléans sera directement proportionnelle à la perte des effectifs à la rentrée
prochaine et inversement proportionnelle à la validité du semestre ? Je suis persuadé que
nous subirons des effets négatifs importants de cette crise dans les années à venir.
C’est pourquoi j’exhorte collègues et étudiants à modifier la forme de leur action pour
sauver ce qui peut l’être encore aujourd’hui et ne pourra plus l’être demain.
Restant à votre disposition.
Alain Davesne "